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La Corse exclue du bouclier tarifaire annoncé par TotalEnergies ? Oui, pour le moment


Thibaud KEREBEL le Mardi 28 Février 2023 à 17:39

Pour lutter contre la hausse du prix du carburant, le fournisseur TotalEnergies va plafonner le tarif du litre à 1,99 euro à partir de ce mercredi 1er mars, et jusqu’à la fin de l’année. La Corse n’étant approvisionnée qu’avec des carburants « haut de gamme », elle ne pourra pas bénéficier de cette remise. À moins qu’une solution ne soit trouvée dans les semaines à venir.



Mercredi dernier, lors d’une intervention au journal télévisé de TF1, le patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a certifié que le prix du carburant serait bloqué à 1,99 euro à compter du 1er mars, et ce, jusqu’à la fin de l’année. En pleine période inflationniste, toutes les remises sont les bienvenues. Alors forcément, celle-ci a fait grand bruit. Mais en début de semaine, le collectif « Agissons contre la cherté des carburants en Corse » a émis un bémol, s’inquiétant que ce bouclier tarifaire ne soit pas appliqué sur l’île.

En effet, l’offre proposée par le groupe TotalEnergies concerne les carburants les moins chers, à savoir le diesel premier B7, le diesel premier B10, le SP95-E10, le SP95-E5, et le superéthanol E85. Or, aucun n’est disponible dans les stations de l’île. « Je pense que la logique de Total, c’est que ceux qui achètent des carburants haut de gamme n’ont pas besoin de la remise », analyse Frédéric Poletti, porte-parole du collectif cité plus haut. « Mais en Corse, il y a eu un choix délibéré des trois compagnies pétrolières de ne distribuer que du carburant additivé. Par exemple, le SP95 Excellium de Total, il n’existe pas sur le continent. »

Face à cette situation, une question s’impose : la Corse sera-t-elle la seule région exclue de cette remise ? Pour le moment, c’est bien le cas, mais une solution n’est pas à exclure.

La concurrence locale au cœur du problème

En interne, on assure que des concertations vont être menées. Toutefois, le nœud du problème ne repose pas tant sur la possibilité de fournir un carburant concerné par la remise, mais plutôt sur des questions de concurrence. Car si TotalEnergies applique exactement les mêmes mesures que sur le continent, il se pourrait que les deux autres fournisseurs présents sur l’île, Esso et Vito, ne s’en relèvent pas. Face à ce risque de déséquilibrage, qui pourrait déboucher sur un monopole, une concertation avec les pouvoirs publics est donc absolument indispensable. Elle conditionne même le déblocage de la situation.

Quoi qu’il en soit, ce problème ne découle pas d’une volonté directe du groupe TotalEnergies de cibler la Corse. « Le marché étant si petit, je pense qu’il n’est tout simplement pas considéré », avance Frédéric Poletti, confirmé par une source interne. Mais pour le moment, personne n’est en mesure de donner la moindre date de résolution - ou non - du problème. Mercredi 1er mars, en Corse, les prix à la pompe ne seront pas limités à 1,99 euro.